À 15 ans, Tony Raillard a quitté le Caillou pour la Métropole, avec l’objectif de devenir professionnel de golf. À 30 ans, il est embauché comme enseignant à l’Exclusiv Golf de Déva. Il en est depuis fin 2018 le directeur adjoint.
Comment avez-vous découvert le golf ?
Mon père m’avait emmené à La Ouenghi pour jouer avec lui, j’avais 10 ans. Cela m’a plu et il m’a inscrit à l’école de golf de Dumbéa, pendant un an, avant que je rejoigne celle de Tina, sous la houlette de Fabrice Ho. À 15 ans j’ai intégré le Creps de Toulouse, jusqu’à mes 18 ans, c’était un Pole espoirs. Je suis ensuite entré dans le Pole France, c’était l’année de sa création, pour faciliter le passage entre le milieu amateur et celui professionnel.
Après une belle carrière amateur, avec trois titres de champion de France, une carrière pro durant six ans, vous voilà maintenant directeur adjoint d’un golf, sur vos terres. Comment s’est faite la transition ?
En 2016, j’ai eu le mal du pays. Le besoin de me rapprocher de ma famille. Je me suis dit que je pouvais y faire quelque chose, d’autant plus que j’avais passé mon diplôme d’enseignant avant mes années sur le circuit européen.
Quelques mois après mon retour, j’ai eu l’opportunité d’intégrer le staff comme enseignant, avec Grégory Humbert comme directeur adjoint (en poste maintenant à Dumbéa, NDLR) puis Kevin Bosio. Et le directeur des deux golfs, Laurent Heutte, m’a proposé le poste en octobre 2018.
En quoi consiste ce travail, plutôt administratif, non ?
Oui, mais pas que. Ma principale casquette est d’assurer le bon fonctionnement et le développement de l’activité à Déva. Pour cela, il faut organiser un maximum d’évènements et d’animations afin de faire découvrir l’activité et créer de nouveaux golfeurs. Mais aussi fidéliser nos membres actifs en leur proposant des nouveautés dans le but de régulièrement susciter leur intérêt.
Lesquels ?
À plus de deux heures de Nouméa, ce golf se doit d’attirer le plus de golfeurs possible en leur proposant divers évènements tels que les compétitions que nous, gestionnaires, organisons. Il y a aussi les journées portes ouvertes, et des rencontres que nous venons de mettre en place, sur deux jours, pour favoriser le côté convivial. C’est-à-dire une compétition le vendredi, individuelle, et le samedi avec une formule de jeu ludique, par équipes, avec une animation, barbecue et groupe de musique par exemple. Je considère que ce terrain est une très belle vitrine pour essayer cette activité de plein air. De plus, pour le prix de 500 francs, nos clients peuvent taper des balles sur le practice toute la journée. Il nous faut casser l’image négative de ce sport, celle « pour riches ».
Sur les quelque 1 400 licenciés du Caillou, combien en avez-vous ?
Pas suffisamment, mais depuis 2018 entre 110 et 130.
En 2020, vous avez pourtant eu l’apport de joueurs du « Nord » qui avaient une association autour d’un practice à Pouembout.
Oui, c’est une très bonne chose car nous avons récupéré de bons joueurs. Nous nous sommes regroupés l’année dernière pour des entraînements afin de jouer les interclubs, qui malheureusement n’ont pas eu lieu. Il y a moyen de faire quelque chose contre les grosses équipes, sûrement cette année, j’ai bon espoir.
« Le domaine de Déva propose d’innombrables activités, terrestres comme nautiques. »
Qu’en est-il de l’école de golf ?
C’est difficile car il n’y a pas de lycée (général) à Bourail. Des jeunes s’inscrivent chaque année, mais ils ont l’âge de la découverte, c’est-à-dire qu’ils vont voir aussi ailleurs. Il faut dire que le domaine de Déva propose d’innombrables activités, terrestres comme nautiques. Et le village aussi. C’est très irrégulier, ils peuvent être entre 10 et 35 par année.
Quel bilan faites-vous de ces deux dernières années plombées par la crise Covid ?
Hé bien, pas forcément un bilan positif. Mais le golf est un sport d’extérieur, et au niveau mondial il y a eu une explosion du nombre de licenciés. Pour nous, les confinements, ainsi que la fermeture de l’hôtel, sont à oublier.