Frank a commencé à jouer au golf à l’âge de sa retraite, un sport découvert par hasard. Depuis 2008 qu’il joue, il est aussi très actif au sein de son club, Tina, les mercredis après-midi en encadrant l’école de golf, mais aussi en tant que vice-président de l’Association sportive du golf de Tina depuis que Laurent Bonnefond en est le président.
Le nom de famille Cheval est bien connu sur le Caillou, pouvez-vous nous parler du premier Cheval arrivé ici ?
Oui bien sûr. En fait, ils étaient deux frères, deux commerçants venus d’Australie. Pour simplifier, un est resté dans le milieu européen, c’est ce qu’on appelle vulgairement en Calédonie la branche des « Cheval blancs », quant à l’autre, il a bourlingué un peu partout sur le territoire et cela a donné la branche des fameux « Cheval noirs ».
De quelle branche descendez-vous ?
De celle des « Cheval noirs ». J’ai du sang maréen. En fait, c’est ma grand-mère qui a donné son nom de famille à mon père, pour qu’il puisse être scolarisé. A l’époque, les Mélanésiens n’avaient pas le droit d’aller à l’école, sauf les fils de grands chefs. Il fallait donc porter un nom européen pour aller à l’école. Ma grand-mère a donc dit « mon fils va s’appeler Cheval, comme moi« .
Comment avez-vous découvert le golf ?
Par hasard. On discutait de ce sport avec des amis, cela ne m’intéressait pas. A l’époque, je faisais partie de l’équipe de Calédonie de squash, mais j’avais une blessure. Mon copain qui jouait au golf en dilettante me propose alors de monter à La Ouenghi pour que je puisse découvrir ce sport. Je n’étais pas chaud, mais on y est allé, de bon matin. C’est alors qu’en haut du trou n°5 (le 14 actuellement, ndlr), avec le lever du soleil, je me suis dit, waouh c’est ça que je veux faire ! Après, j’ai pris des cours.
« J’ai été champion de Calédonie de motocross »
Vous parliez de squash, de l’équipe de Nouvelle-Calédonie, quel était votre niveau ?
J’ai participé à plusieurs Océania, et aux Jeux du Pacifique à Port Moreby, Papouasie-Nouvelle-Guinée, en 1991. L’entraîneur, et pendant des années, c’était Bob Stirrup, un Monsieur du squash calédonien. C’est un fana d’orchidées (il possède plus de 1 500 orchidées de variétés différentes, ndlr). J’ai toujours fait partie des sélections, mais le squash n’est pas souvent au programme des Jeux. Des Océania, oui, tous les deux ans. Dans les équipes, sur le 4 majeur, j’étais toujours le numéro 3. Donc des médailles par équipe mais pas d’individuelles.
Avez-vous pratiqué d’autres sports ?
Oh là là oui bien sûr ! J’ai commencé par le judo, puis la natation mais c’est difficile, j’aimais ça mais je n’adorais pas. Puis au lycée, découverte de nouveaux sports, j’aimais bien l’athlétisme, notamment le saut en hauteur. J’avais Paul Poaniewa comme entraîneur, je concourais avec son frère Clément. Je me suis ensuite dirigé sur les sports mécaniques, le motocross, j’ai été champion de Calédonie. Mon grand copain mais aussi un rival c’était Michel Berthomier. On se tirait la bourre. Avant les compétitions, on nettoyait le terrain, on débroussait. C’était le début du motocross. On a fait venir des Australiens, des Néo-Zélandais, et là on s’est rendu compte de ce qu’est le haut niveau. C’était fin des années 70 début 80.
Revenons au golf, et à ces premières leçons.
On m’avait offert de prendre des cours, je l’ai fait avec Jean-Louis Guépy. J’ai pris ma licence à Tina car c’est en ville. Puis, par l’intermédiaire d’un ami, j’ai rencontré Fabrice Ho qui dirigeait l’école de golf. Il m’a embringué pour aider les enfants le mercredi après-midi. Aujourd’hui, j’y suis encore. Et aussi quand il y a des compétitions de jeunes. Je m’occupe essentiellement des petits, pas des tout-petits.
Quel est votre niveau ?
Je suis 12 de handicap, j’étais descendu à 9,3.
Quels sont vos points forts et vos points faibles ?
Je me débrouille bien avec le petit jeu, toutes les approches et le putting. J’avais un problème avec les longs coups, mais j’ai repris des cours car il n’y a que les pros qui peuvent nous aider. Donc j’ai progressé dans ce secteur de jeu, ça va beaucoup mieux. J’oubliais la concentration. C’est essentiel, car au golf on joue contre soi-même, sauf en matchplay. Je maîtrise bien, aussi grâce à mes expériences des autres sports.
« J’ai travaillé 18 années à la brigade motocycliste de la police nationale »
Vous êtes aussi vice-président de l’Association sportive du golf de Tina.
Oui. Quand Patick Koch est parti, nous avons discuté pour sa succession et Laurent Bonnefond était le plus à même de prendre la présidence. Il s’est rapproché de moi, car nous sommes toujours sur la même longueur d’ondes. Que cela soit pour l’orientation de ce que l’on veut donner au club, les décisions que l’on doit prendre… On est toujours en symbiose, si j’ose dire. J’ai donc tout de suite accepté d’être le vice-président. C’est la dernière année, car on veut donner les rênes à des plus jeunes, il faut qu’ils prennent le relais.
Dernière question. Vous êtes à la retraite, mais quel métier avez-vous exercé ?
J’ai travaillé pendant 28 ans dans la police nationale, toujours à Nouméa. Sauf quasiment une année en Métropole où j’ai passé des diplômes de moniteur de tir, moniteur de combat, prof de sport, pour pouvoir m’occuper des élèves gardien de la paix. Sur les 28 années, j’en ai fait 18 à la brigade motocycliste, j’ai pu choisir cette brigade car j’étais major de promotion.