Georges Guépy, le président du club de La Ouenghi, espérait il y a une semaine plus de 80 inscrits à cette compétition, la première organisée depuis le début des émeutes un week-end, aux Paillottes de La Ouenghi. Il y en avait 97 la veille de la compétition, 99 au départ. Toutes et tous avec le sourire… de personnes heureuses de se retrouver en Brousse. Avec celui aussi de l’équipe des Paillottes, prête à accueillir tout le monde, ravie de reprendre le travail. En point d’orgue, une remise des prix hors norme, et c’était une première sur le Caillou, à laquelle a assisté le patriarche des lieux, Dino Sacilotto, sans comprendre ce qu’il se passait.
Il n’y a eu que deux cartes sous le par (72) dimanche. Celles, chez les amateurs, du jeune et longiligne Niko Tavergeux, licencié à La Ouenghi, avec un 69, soit -3, et celle du professionnel Kirianu Blais, du même club, avec 70. Chez les féminines, Mathilde Guépy (76) a regoûté à la victoire, devant Barbara Amsallem (79).
Environ quatre-vingts photos et deux vidéos de cette journée, sont disponibles (c’est cadeau) sur la page Facebook Le golf en Nouvelle-Calédonie.
Mais peu importe la victoire, peu importent les scores. Car oui, en ce dimanche ensoleillé et sans vent, c’est le goût de vivre, de revivre, qui prédominait. Celui surtout de retrouver ses amis, ses partenaires de jeu, ses détracteurs (ou mauvaises langues, ndlr). Avec le goût doux amer aussi d’apprendre en fin de matinée la nomination d’une nouvelle tête, incarcérée, chez les frondeurs, écervelés.
Il est midi trente, les parties sont terminées, les voyants sont au vert. Aux verres de bière pour beaucoup après plus de quatre heures sous le soleil, aux verres d’eau, de rouge et de rosé qui attendent à table ceux qui allaient déguster le menu prévu pour tout le monde, viande de boeuf et sa sauce, cuite à merveille, féculent et légumes, et dessert/café, bien évidemment. C’est alors que Georges Guépy, accompagné du maire de la commune Pascal Vittori, se sont levés (en tant qu’hommes de marque, ils mangeront bien après, ndlr). Et se sont exprimés.
Remerciements, applaudissements, témoignages, lampées, chacun est à son aise. La presse est là aussi. L’officielle, celle qui a pignon sur rue. En attente de faire son job, elle aussi. Si Pascal Vittori a exprimé sa reconnaissance envers les citoyens de la capitale, il a toutefois souligné l’importance de l’établissement, un moteur de l’économie de la commune qui l’a vu grandir auprès de ses parents instituteurs.
Silence dans la salle, ou presque, quelques dentiers claquaient encore. Annonce des résultats, de toutes les catégories… c’est long. Cela continue, tirage au sort, on tire une carte au hasard et on gagne quelque chose… c’est triste. Mais le golfeur aime recevoir des cadeaux, sans savoir le plus important… bien jouer, scorer. Soit… ton nom, ton score, ton classement. Point barre.
Et c’est Camille Pommelet, vice-présidente de la Ligue de golf du Caillou, mais aussi membre du club de La Ouenghi qui, la gorge serrée par l’émotion, a dévoilé le mystère qui planait dans l’air, une remise de médaille, celle d’honneur de la FFG..
Applaudissements nourris (vidéo de la remise de la médaille, ndlr), cris de joie (pas de ceux entendus ces derniers temps dans les rues ou quartiers de chez les nouzautres, ndlr), Dino comprend enfin ce qu’il se tramait depuis quelques heures. Le futur octogénaire, en décembre, n’a pas tremblé à l’appel de son nom, n’a pas eu le pas hésitant, a souri, mais n’a pas dit un mot. Pas un seul. 1971, ce fut le début de son aventure en Brousse, après avoir participé à la construction de l’aéroport de La Tontouta, de son aventure calédonienne en tant « qu’Italien le plus connu de la côte Ouest« , dixit Georges Guépy.
Et, comme une cerise sur le gâteau ne suffisait pas pour toute l’assemblée, ce fut au tour de Jean-Michel Maillard, membre très actif du club, d’annoncer, non sans un pincement au coeur, que le club voulait souhaiter à son président, en un retard dû à l’alizé azerbaïdjanais, un joyeux anniversaire. Avec un gâteau que Georges, nouvel octogénaire, s’est empressé, non sans mal, d’y souffler les bougies, deux.
Partage, grattes, rosé, larmes, sockets, bière, sourires, slices, manger, convivialité, triple bogey, déférence… un cocktail non Molotov bienvenu en ces temps difficiles que la famille du golf calédonien renouvellera, un de ces quatre. Voire bientôt. Inch Allah.
Environ quatre-vingts photos et deux vidéos de cette journée sont disponibles (c’est cadeau) sur la page Facebook Le golf en Nouvelle-Calédonie.