En Nouvelle-Calédonie, le golf n’est pas réservé à une élite. Jean-Benoît Pedeutour, président de la ligue de golf, partage sa vision pour développer les compétitions et former les jeunes talents. Découvrez comment il compte dynamiser le golf local et préparer les jeunes golfeurs à briller sur la scène internationale, notamment grâce à des stages, au CTE et à des compétitions en Australie.
Pour commencer, pouvez-vous nous en dire plus sur vous et votre passion pour le golf ?
Je m’appelle Jean-Benoît Pedeutour, j’ai 51 ans. Marié avec deux enfants. Mon fils est en Métropole pour perfectionner son golf, il est en terminale à Lyon, dans une section sport-études. Je suis commerçant de profession, mais surtout un passionné de golf. Mon objectif est de rendre ce sport accessible à tous les niveaux de joueurs, en les encourageant à participer à des compétitions. Je ne prône pas un élitisme strict, mais plutôt une approche qui permet à chacun de progresser et de découvrir de nouvelles expériences, notamment à travers des déplacements en compétitions internationales.
Votre parcours avec le golf a commencé très jeune. À quel moment avez-vous vraiment accroché à ce sport ?
J’ai découvert le golf à 14 ans, au practice de Magenta, sous la houlette d’Alan Johnston, qui était alors un pro australien indépendant. Aujourd’hui, ce site abrite les établissements Rabot et la concession Volkswagen Porsche. J’ai vraiment commencé à m’investir sérieusement dans ce sport vers 16 ans et demi, 17 ans, en jouant régulièrement avec mes parents et des amis. Mon parcours a pris un tournant lorsque je suis parti en Métropole pour refaire ma terminale. J’ai beaucoup joué à Cognac, ce qui m’a permis d’améliorer mon niveau. À mon meilleur, j’ai atteint un index de 2. Avec les responsabilités liées à la ligue, j’ai un peu ralenti, mais aujourd’hui, mon index se situe entre 7 et 8 (ses deux cartes lors de l’omnium de Tina : 82 et 79).


Comment avez-vous contribué à l’évolution des compétitions d’omnium ?
J’ai été activement impliqué dans la création des épreuves d’omnium dès 2023. L’idée était de permettre à toutes les catégories de joueurs, et pas seulement aux élites, de se mesurer les unes aux autres. Cela a créé une belle dynamique et permis d’augmenter significativement le nombre de participants. En 2022, nos compétitions rassemblaient entre 115 et 130 joueurs. Cette année, nous sommes entre 80 et 90 participants, ce qui reste très encourageant. Fin 2023, Philippe Dano a annoncé qu’il ne se représenterait pas à la présidence. En avril 2024, une seule liste de 12 personnes s’est présentée, et j’ai eu l’honneur d’être élu pour lui succéder.


Quelles sont les priorités que vous souhaitez mettre en avant pour la ligue de golf ?
Je souhaite encourager les déplacements en compétitions internationales, en particulier pour les jeunes, afin qu’ils puissent vivre des expériences enrichissantes.
« Nous observons une baisse de licenciés, de l’ordre de 10 à 12 % entre 2023 et 2025, passant de 1 330 à environ 1 090 licenciés. »
En 2024, quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés pour faire évoluer le golf en Nouvelle-Calédonie ?
Notre objectif est clair : développer toutes les catégories de jeu en compétition, pas seulement les élites. Nous voulons mettre en place des classements (rankings) pour les jeunes et les joueurs de deuxième série. Plus nous mettons de joueurs en compétition, plus nous augmentons nos chances de voir émerger une élite performante.
L’année 2024 a été marquée par des défis, notamment en mai. Comment ces événements ont-ils impacté le golf local ?
En mai 2024, nous avons connu une période difficile, similaire à celle du COVID-19, avec une fermeture des compétitions. Cela a eu un impact tant sur le plan professionnel que personnel pour beaucoup de gens. La reprise s’est faite en juillet à Tina, avec une volonté de redynamiser le golf malgré un contexte social tendu. Malgré ces contraintes, le golf a su recréer du lien et de la convivialité.


La reprise des compétitions a été progressive. Quelles initiatives ont été mises en place pour relancer l’activité ?
En juillet, nous avons organisé l’Omnium des Broussards, avec une première journée à Déva et une seconde aux Paillottes de La Ouenghi. Depuis, les compétitions reprennent progressivement. Cependant, nous observons une baisse de licenciés, de l’ordre de 10 à 12 % entre 2023 et 2025, passant de 1 330 à environ 1 090 licenciés.
La ligue met un point d’honneur à attirer de nouveaux licenciés. Quelles stratégies utilisez-vous pour y parvenir ?
Les gestionnaires organisent des journées portes ouvertes et à proposer des abonnements incluant des cours gratuits pour attirer de nouveaux membres. Nous avons également recréé des Grands Prix, permettant à nos joueurs de marquer des points dans les rankings nationaux (mérites amateurs français). Dès 2026, tous nos omniums pour les élites seront intégrés à ces rankings. Nous devons les accompagner sur l’animation des compétitions.
La préparation des jeunes joueurs est un axe important. Comment se déroulent les stages et les déplacements à l’étranger ?
Nous organisons des stages pour les jeunes, comme celui de Déva en juin (30 participants) et un autre est prévu à La Ouenghi en novembre (45-50 jeunes attendus). L’objectif est de les préparer mentalement et de leur offrir des expériences à l’étranger, comme la compétition Jack Newton en Australie, à laquelle ont participé treize jeunes. Ces déplacements sont formateurs, même s’ils ne sont pas encore parmi les meilleurs. Il ne faut pas oublier le Centre Territorial d’Entraînement qui accueille chaque semaine les meilleurs par tranches d’âge, sous la houlette de Julien Foret.



Les jeunes Calédoniens ont récemment participé à une compétition en Australie. Quels enseignements en tirez-vous ?
Auguste Lardin a bien démarré, même s’il a connu quelques difficultés par la suite. Corentin Ledroit a également réalisé une belle performance. Ces expériences leur permettent de se confronter à des joueurs de haut niveau et de progresser rapidement. Ils ont tous au moins réalisé une très bonne journée, ce qui est très encourageant . De plus, leur attitude a été exemplaire, ils ont montré une bonne image de la Nouvelle-Calédonie.
Pour conclure, quels sont les projets phares prévus pour la fin 2025 ?
Nous restons optimistes pour la fin 2025. Nous continuerons à dynamiser les jeunes et organiserons en novembre le dernier omnium de l’année à Déva, suivi des interclubs (élite et toutes catégories), une compétition toujours très disputée. Nous réfléchissons aussi à organiser une grande fête du golf en décembre pour promouvoir les clubs, avec pour mot d’ordre la convivialité.
Présentation des terrains de golf en Nouvelle-Calédonie, une vidéo d’1min30 :
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