Les 15 et 16 novembre se déroulera le dernier omnium de l’année à Déva, le parcours le plus exigeant et le plus éloigné de la capitale. Un rendez-vous où les seniors, véritables piliers du golf calédonien, joueront bien plus qu’un simple tournoi : leur suprématie sur les fairways. Décryptage.
En Nouvelle-Calédonie, plus de la moitié des 1 100 golfeurs licenciés sont des seniors – et ils ne sont pas là pour faire de la figuration. Hommes et femmes, ils écument les fairways parfois trois fois par semaine, transformant les terrains en arènes de passion et de compétition. Les tournois organisés pour les seniors en semaine, sur tous les terrains ? Ils sont présents, et en nombre. Preuve que pour eux, la retraite rime avec fairway plutôt qu’avec farniente.



Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ces golfeurs d’expérience ne se contentent pas de jouer : ils font vivre le golf calédonien. Avec un pouvoir d’achat qui leur permet de soutenir les clubs, les pro-shops, les restaurants et les compétitions, ils sont les piliers invisibles (mais indispensables) de la discipline. Et si la Ligue, logiquement, mise sur la jeunesse pour construire l’avenir, elle n’oublie pas pour autant ses aînés. La preuve ? Un classement senior qui récompense cette année trois hommes et trois femmes par un voyage en Australie. De quoi motiver même les plus expérimentés à allonger leurs drives… et leurs rêves !



Derrière ces chiffres, il y a des histoires : celles de joueurs qui, après des décennies à enchaîner les birdies et les triple bogeys, continuent de se dépasser, d’organiser des tournois, et d’inspirer les jeunes générations. Et cette année, six d’entre eux ont une motivation supplémentaire : la plus haute place sur le podium, synonyme de kangourous, de New South Wales, et de parcours à dominer. David Hay, Jean-David Planté et Laurent Renaud, chez les hommes, sont assurés de figurer sur le podium après l’Omnium de Déva. Leur billet pour l’Australie est donc d’ores et déjà dans la poche ! Mais une question subsiste : « Qui pourra lever son trophée sous les niaoulis de Déva ? » La réponse… avec les intéressés :

David Hay (hcp 2.9, 197 points) : « J’ai commencé le golf après ma carrière de footballeur, à 37 ans. Capitaine de l’AS Magenta une quinzaine d’années, avec 6 titres de champions et 5 coupes de Calédonie. C’est Dominique Ricaud, qui jouait un peu au foot, qui m’a conseillé de taper des balles au practice quand je lui ai demandé de ce je pouvais faire pour ma reconversion. Depuis, c’est trois heures d’entraînement par semaine et un parcours le week-end. Pour Déva, la plus haute marche du podium sera difficile car il me manque une compétition du ranking (7 tournois), soit 25 points en moins. » (Omnium de Tina, a joué 75 et 82)
Jean-David Planté (hcp 1.6, 180 points) : « Mes parents commençaient le golf en se cachant de mon frère et moi. Nous les avons suivis, en cachette, et de 14 à 25 ans ce fut mon activité sportive principale. J’ai repris à 43 ans et depuis c’est jour et nuit que je vis golf. Obsédé ou addict, peu importe, je ne peux pas passer un week-end sans jouer. Je vais m’entraîner en semaine au practice de Jean-Louis Guépy, c’est essentiel pour ne plus se poser la question du mouvement (swing) sur le parcours. Ce qui me motive, c’est d’aller me mesurer aux golfeurs d’Australie, ou de Nouvelle-Zélande, avec un vrai champs de joueurs seniors. » (Omnium de Tina, a joué 75 et 76)


Laurent Renaud (hcp 4.2 , 172 points) : « J’ai tapé quelques balles avant de venir en Calédonie, mais en loisir, cela n’a jamais été mon premier sport. Au début des années 2000, j’ai commencé les compétitions à Dumbéa. Ce n’est que quand j’ai eu un premier bon tournoi (lors de l’Open de Dumbéa, en compagnie du Néo-Zélandais Tony Christie (283, -5) en 2003, qui avait gagné l’open, ndlr) que j’ai pris confiance en moi et qu’après j’ai régulièrement amélioré mon jeu. Entre nous, on me surnomme le Métronome car ma mise en jeu est toujours au milieu du fairway. Lors de l’Omnium de Tina (81 et 75), pas de balles perdues, je l’ai joué avec une seule ! J’ai aussi un bon putting, on peut donc dire que je commence bien et que je finis bien.«
L’Omnium de Déva des 15 et 16 novembre ne sera pas seulement l’occasion de couronner les meilleurs seniors du golf calédonien. Ce sera surtout le théâtre d’une compétition où toutes les générations viendront mesurer leur jeu sur le parcours le plus exigeant du Caillou. Au-delà des trophées et des classements, cet omnium rappelle une évidence : le golf calédonien, c’est d’abord une communauté passionnée, où chaque joueur, quel que soit son âge ou son niveau, contribue à faire vivre ce sport. Alors que les trois seniors en tête du classement s’apprêtent à écrire la dernière page de leur saison, une question persiste : qui, parmi eux, montera sur la plus haute marche ? Une chose est sûre, leur performance – comme celle de tous les participants – continuera d’inspirer et de faire rayonner le golf sur le Caillou.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Dès le week-end suivant, les 22 et 23 novembre, direction Dumbéa, où les interclubs ‘élite’ promettent un tout autre spectacle : moins de patience, plus d’audace, et une intensité qui électrise les fairways. La guerre entre les clubs sera déclarée… et cette fois, ce sont les meilleurs joueurs du Caillou – vétérans aguerris et talents montants – qui s’affronteront sans merci pour la suprématie !