Rencontre avec Romain Depré, un golfeur qui ne joue plus au golf, bénévole samedi dernier lors du premier tournoi Aircalin de l’année disputé sur le golf de Tina.
Des joueurs en attente de démarrer leur partie sur le trou n°1, des joueurs à l’échauffement sur le putting green, eux aussi en attente de leur départ, et d’autres qui, sur le parking, préparent leur matériel. C’était jour de tournoi à Tina, samedi dernier, et d’affluence, une journée enfin ensoleillée après tant, et trop, d’autres pluvieuses.
Et là, serein, à l’intérieur du club-house qui, à la fin de l’année deviendra un garage à voiturettes, Romain Depré, un jeune homme discret de 23 ans qui distribue les cartes de score, encaisse le montant du prix de l’inscription, et donne les consignes de jeu du jour, comme par exemple de ne pas jouer dans les bunkers, les fortes pluies des derniers jours y étant, sans aucun doute, pour quelque chose.
« J’ai commencé doucement ce sport en 2013, grâce à mon père, puis il m’a inscrit à l’école de golf, jusqu’en 2017, explique-t-il. J’ai toujours fait du sport, de la natation au CNC, mais aussi du kung fu. Si je ne joue plus au golf, je suis ici présent comme bénévole car c’est pour aider mon club. »
On peut lui faire confiance, lui qui dès 2017 (mais aussi en 2019, 2021 et 2022) avait été en tant que Job d’été (Mission d’insertion des jeunes puis province Sud) jardinier polyvalent sur le golf de Tina, en contrat avec la Sem de Tina.
En 2015, il découvre le judo par un camarade de classe. Il le pratique toujours. Effectivement, Romain cache difficilement sa carrure de judoka confirmé sous sa tenue décontractée. Il a obtenu l’année dernière la ceinture noire.
Pour sûr, l’Association sportive du golf de Tina, qui lui a demandé de venir « garder » la caisse, de 6h15 à 12h30, ne s’est pas trompée. Avec repas pris en charge par elle, et un petit plus, indispensable pour cet étudiant en dernière année de Master d’histoire/géo et d’EMC (Enseignement moral et civique).« Si tout se passe bien, je dois passer l’épreuve écrite du Capes en fin d’année à Nouméa, puis l’oral en Métropole si j’ai réussi. Après, c’est une année de plus de formation pédagogique pour être titulaire, tout en étant en activité. »
Un esprit sain dans un corps sain, que souhaiter de plus à Romain, sinon de réussir dans ses études pour partager avec la jeunesse calédonienne sa riche expérience du don de soi.